« Nos universités avaient pour la plupart étaient fondées au Moyen Age [sic], donc à une époque où les préoccupations scientifiques passaient pour quelque chose d’extraordinaire, et afin d’inciter les jeunes gens à se consacrer aux études, on leur octroya certains privilèges attachés à leur état. Les “ écoliers ” du Moyen Age n’étaient pas soumis à la juridiction des tribunaux ordinaires ; dans leurs collèges, ils ne pouvaient être recherchés ou importunés par les sbires ; ils portaient un costume particulier, ils avaient le droit de se battre en duel […] et étaient reconnus comme constituant une corporation fermée […] ; c’est seulement en Allemagne et dans l’Autriche allemande, où le sentiment de classe a toujours prévalu sur les idées démocratiques, que les étudiants s’attachèrent opiniâtrement à ces privilèges depuis longtemps vidés de leur sens, et les formulèrent même en un code qui ne s’appliquait qu’à eux. […] Qui l’offensait lui devait “ satisfaction ”, c’est-à-dire avait l’obligation de se battre en duel avec lui […]. D’autre part, afin d’être considéré comme un “ vrai ” étudiant, il fallait avoir “ fait la preuve ” de sa virilité, c’est-à-dire avoir livré le plus de duels possible, et même porter sur son visage les balafres témoignant de ces actions d’éclat […]. »

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