Doris est dans le bureau d’Éléonore. Elles bavardent en sirotant du vin tandis que le petit doucement s’endort. Elle va passer la nuit ici, est arrivée avec son fils aux environs de minuit. J’étais en train de terminer La confusion des sentiments. Nous avons échangé quelques mots dans la cuisine, puis elle est montée voir Éléonore tandis que je regagnais ma place près du radiateur froid qui bientôt aura besoin d’être rempli d’eau chaude. J’y ai achevé Zweig. Toujours le même effet sur moi, que je ne m’explique pas. Désuétude de l’écriture, du style, mais avec quelque chose qui m’emporte. Nous parlions de La pitié dangereuse, Clémentine et moi, à la terrasse des berloufes, texte qui, tout comme moi l’avait emportée (et l’avait fait pleurer – mais elle pleure facilement). Ici, j’ai été pris dans le même souffle et le même élan. Et puis, c’est très bien écrit, je veux parler du français, même s’il y a des maladresses. Je retrouve le nom d’Alzir Hella qu’il me semble retrouver un peu partout dans les traductions d’après-guerre. Lui est associé celui d’Olivier Bournac. S’agit-il d’un correcteur ? Je note, en page de garde, une dédicace : pour Pascal, qui sait me faire « craquer » Amitiés Guillaume. (Au fil de la lecture, je ne cessais de me demander si je l’avais lu ou non ; il y a là un air de déjà vu, déjà lu ; y a-t-il eu un film ?...)

 

19 septembre 2010 

retour