Dès la première page, et même dès les premières lignes, j'ai senti qu'il s'agissait d'un grand texte. J'en suis à la moitié et c'est effectivement remarquable. Tant par sa forme (procédé narratif peu ordinaire, beau dérèglement de l'ordonnance ronronnante du roman traditionnel : six personnages s'expriment, trois garçons, trois filles, c'est-à-dire que le texte n'est constitué que de leurs monologues alternés) que par son style (qui est de la forme aussi, tant pis), ce style qui déjà m'avait beaucoup plu dans To The Lighthouse. Et puis ce ton à la fois précipitation et lenteur, langueur presque. Comme une vague justement, qui n'en finit pas de mourir, et qui aussitôt morte renaît, repart...

3 octobre 1990 (courrier à Marcel)