En lisant le Vuillard, et, plus précisément, la page 12, titre de l'une de ses première : Femme en robe à carreaux... à fleurs jaunes, je me pose la question du titre, de sa lecture, de son rapport à l'œuvre, de son utilité. En lisant ce titre (est-ce qu'on lit un titre ?), explicatif, descriptif, ai-je besoin de voir la toile ? Je ne pense pas. Je pense alors à la toile vierge, immaculée, blanche, attribuée au titre explicatif. Ainsi une œuvre de 33 x 24, entièrement blanche (ou autre couleur), portant ce titre : Chien jaune qui poursuit de sa rage une femme blonde au parapluie bleu le long d'un trottoir urbain parsemé de détritus. Une autre, 52 x 26, de même blanche, avec ce titre : Clairière embrumée où huit enfants masqués diversement recréent un mythe ancestral en levant haut les bras et écartant ample les jambes : il y a du rose dominant.

18 octobre 1993