Un peu de campagne, puis Courtdonc, puis un peu de campagne, puis Marais d'Ail, et, à partir de là et jusqu’à Haine, en passant par Lénin, Chermin, Glewin et Vroudin (tous ces noms en « in », comme ça sonne bien), une succession ininterrompue de petites villes tristes, mornes, moribondes et vilaines. Haine détient le pompon, et la population et la qualité des puces sont à l’avenant. Joie de retrouver cette terre profonde aux abords des mines avec ces échantillons inénarrables des sous-couches sociales, et le soleil sur tout cela n’y fait pas grand-chose, sinon rien. Je les ai faites en quatrième vitesse en parvenant malgré tout à trouver des choses pas trop vilaines, dont L’Insurgé de Vallès, et, sur la fin, sur une couverture parmi des livres scolaires, Picasso, catalogue du musée de Barcelone, au dos décollé, que la gentille dame aux pièces brûlantes m’a laissé sans la moindre hésitation pour la somme de dix centimes…

 

28 août 2005