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h 00. Je pense à Venise, consulte de-ci de-là cartes et guides.
Ai entamé il y a une heure Venise de Jean Marabini, petit
opuscule qui traîne dans la souffrance depuis une bonne année.
Jai un peu hésité à lentamer, pensant quil
sagissait dun livre sur Venise, je veux dire un
texte. Javais dit à Susan, durant le repas, que
jallais encore passer tout mon temps accroché à mon
calepin et à mon crayon gris et voyant ce livre, je
métais demandé : « avant ou
après ? », comme sil sétait agi
dune critique de cinéma que je consulte toujours après,
jamais avant, ayant pensé quil ne serait peut-être pas
bon que jaie en tête des vues dautrui qui pourraient
influer sur celles que jallais avoir. Mais quelles vues
allais-je avoir ? Je veux dire : allais-je forcément
revenir avec des réflexions, des impressions suffisamment vives
et riches pour quelles méritent lécrit ultérieur
(on sait ce que sont mes notes !) ? Certainement pas.
Et allant : ne serait-il pas bon que je parte les mains
vides et que jarpente ces lieux en les fourrant simplement
dans mes poches (les mains) sans me soucier en rien dun
quelconque rapport en direct ? Alors, je lai entamé
et, après quelques pages de texte pur, ai découvert quils
sagissait dun guide. Jen ai été déçu et
soulagé à la fois
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décembre 2001