J’arrive au bas de la page 147, je tourne. La page 148 est blanche… Je m’étais donc trompé, ou plutôt rien ne me permet d’affirmer que j’avais vu juste : le narrateur aurait été l’enfant né du viol des Russes dont sa mère aurait été victime – rien n’est dit non plus à ce sujet ; mais tout porte à le croire. (Mais si effectivement il n’est pas cet enfant-là, pourquoi revient-il tant sur cet épisode caché ?) Son père n’aurait donc pas été son père biologique et c’est ce qui aurait expliqué son comportement vis-à-vis de son fils (il y a aussi une insistance à ce sujet). Était-ce l’idée de l’auteur (Treichel et non Streicher) qui a préféré laisser le lecteur se débrouiller ?… Fin ouverte, donc, pour ce texte très attachant qui n’est en rien un « portrait cynique et cinglant de la bourgeoisie allemande de l’après-guerre » comme l’indique la quatrième de couverture dont j’ai pris connaissance ensuite (je ne le fais jamais et peut-être y étais-je allé chercher confirmation de ma version des faits). Où sont-ils allés chercher ça, comme si l’argument en soi ne suffisait pas, leur semblait sans intérêt – alors qu’il est tout l’intérêt ?... Si j’excepte les imparfaits du subjonctif (qui, du reste, n’existent pas en allemand) et un risible « suis immédiatement de retour », traduction littéraire pour « je reviens tout de suite », c’est très bien écrit…
4 août 2018