La foire de Wimereux, une trentaine de vendeurs (pour la plupart des marchands, alors qu’il est spécifié dans le règlement qu’ils ne peuvent y participer). J’ai eu une conversation avec un acheteur d’un certain âge, à propos de San A., qui a décidé de reconstituer la collection dont il s’était séparé, à mon image, il y a une vingtaine d’années. Il nous en a acheté cinq sans se soucier de leur état ; je lui ai dit que j’en avais à la maison et lui en ai proposé la liste : « Non, je préfère me fier au hasard… » Puis une autre avec un homme qui cherchait Le coq de bruyère de Tournier. Nous avons parlé de Tournier, il s’étonnait de ne pas en voir sur les étals, là et dans les brocantes en général (« alors qu’il est mort », a-t-il précisé ; mais cela fait un moment qu’il est mort, non ?)... Je lui ai dit que je l’avais aimé à une époque, et ai été incapable de me rappeler le moindre titre ; j’ai dû avoir recours à la liste de ses livres présente dans l’un de ceux que nous avions – mais pas Le coq de bruyère. Je lui ai dit que je l’avais, mais ne le vendais pas ; je viens d’aller vérifier et en effet je l’ai (j’avais eu un doute), sans ex-libris, et tout jaune – où ai-je dit que le papier des Folio était une saleté insigne ? (Le seul souvenir que j’en ai, si tant est que ça soit bien dans celui-là, est une réflexion au sujet de l’impossibilité théorique du choc, c’est-à-dire de la rencontre entre deux objets qui se touchent puisqu’en théorie toute distance est divisible par deux ; ça m’avait particulièrement frappé…) (Ou était-ce dans Le vent Paraclet ? Dommage que je n’aie aucun commentaire à leur sujet – leur lecture est antérieure à mon journal…)

 

6 février 2023