J’ai poursuivi Montagnes flottantes sur le balcon (il fait doux) avec une cigarette. De petits textes au sujet du Japon alternent avec des séries d’haïkus qui les illustrent. Il y en a trop et sont tous présentés à la suite des uns des autres, alors qu’ils auraient mérité d’être sur une seule page à la fois. Cette suite crée une sorte de ronron qui confine très vite à l’ennui ; et ils ne semblent pas très heureux (ils ne me plaisent pas, en tout état de cause ; on sent beaucoup d’enthousiasme chez lui, mais pas beaucoup d’inspiration, si je puis dire ; je suis curieux de savoir ce que Yuki en pense). Il est sans doute louable que cet Occidental s’essaie à une forme à mille lieux de sa culture, mais ça me semble vain ; il n’est pas japonais et ne le sera jamais. Je n’en tire pas beaucoup de plaisir… (Je me trouve à la table du séjour ; je préfère la vue depuis celle de la cuisine – mais l’ordinateur et les calepins à saisir en occupent une bonne partie et il n’est pas pratique d’y utiliser celui-ci)… La voisine est chez elle, elle martèle le sol de son gros pas déterminé ; elle serait donc à la retraite (« ou bien elle a quelques jours de congés pour son déménagement », m’a dit Éléonore)