Léo,
Je suis ravi que les livres te plaisent (tu ne dis rien de Baricco, mais il est vrai qu’il y a quelque chose qui ne colle pas dans ce texte, même si je l’aime – Baricco est beaucoup plus inspiré ailleurs). Je ne me souviens pas du tout de la scène des toilettes dans Karoo. La seule qui me soit restée en mémoire, c’est celle avec sa mère, qui m’avait un peu fait grincer des dents (j’y avais peut-être vu la mienne). Je n’aime pas non plus cette fin bizarre (je me suis même étonné quelle ait été acceptée par l’éditeur ; ce porte-à-faux ne cadre pas avec l’optique éditoriale états-unienne)…(Je nage dans des piles et des tas de livres que je n’ai pas écrits, mais qui me – nous – rapportent un petit pécule qui sera le bienvenu avec l’arrivée dans notre vie de l’appartement direct sur mer. Septembre octobre, c’est le coup de feu : mise en ligne de centaines de livres raflés dans les puces tous les week-ends, emballage, envoi de plusieurs dizaines d’exemplaires par jour, ça prend beaucoup de temps et d’énergie. Octobre s’achève et, ouf, les lecteurs lisent moins et depuis deux jours, je commence à respirer (mais sur mon second bureau, en face de moi, s’amoncellent encore une centaine de livres à classer et à ranger je ne sais où, ma boutique est pleine à craquer, il va falloir que je trouve une solution – je suis très fier de ma boutique que j’ai réussi à intégrer à mon bureau sans rien bouger ou presque (mais au prix tout de même d’une sélection drastique de ma propre bibliothèque, elle en avait besoin), dommage que tu ne puisses pas voir ça : trois mille volumes sur deux mètres carrés – au sol –, je ne suis pas mécontent). L’hiver approche, la période des puces va s’achever jusqu’en mars, dans moins d’un mois, nous aurons l’appartement, je vais enfin pouvoir m’occuper de moi (mais je dois tout de même reconnaître que mon activité de bouquiniste me plaît beaucoup et parfois m’exalte)…
28 octobre 2015