En gagnant la sortie de la Presse, je suis tombé sur un petit étalage de livres en soldes. J'y ai évidemment jeté un œil... Il existe un phénomène très curieux que je pourrais appeler la « sympathie du livre », c'est-à-dire ressentir une sympathie immédiate pour un ouvrage dont on n'a jamais entendu parler, dont on ne connaît ni le titre, ni l'auteur. C'est ce qui s'est produit. C'est de Jacques Tournier, ça s'intitule Jeanne de Luynes, comtesse de Verue. J'ai été immédiatement attiré par lui et, sans la moindre hésitation, m'en suis emparé. Je l'ai lu d'un trait cette nuit. Histoire singulière de deux personnages singuliers : un roi et une dame qui deviendra sa « putain ». C'est à la fin du XVIIe siècle, dans le Piémont ; Jeanne de Luynes a existé. Belle figure de femme et texte très agréable au style sobre et concentré... C'est la première fois de ma vie que j'entends parler de Jacques Tournier. Incidemment, j'ai appris qu'il était le Dominique St Alban de Noëlle aux quatre vents...

10 juillet 1999