Food Village, Dover, à deux pas de l’allée 50 où je viens de me garer. Je ne peux malheureusement pas prendre le prochain ferry (le type au guichet m’a dit que je pouvais prendre le suivant, mais pour Calais ; j’avais été d’accord avec lui, ce n’était pas une bonne idée ; mais à la réflexion, c’était stupide : le trajet est plus court et il n’y a que vingt minutes de voiture entre Calais et Dunkerque). Je prends donc le « mien », une heure d’attente avant l’embarquement… (Éléonore m’a appris cette chose curieuse : les horaires, timetable, sont toujours donnés sur une base de vingt-quatre heures : je m’étais étonné, lorsque j’avais réservé mon billet, que celui de mon ferry soit 16.00 et non 4.00.) À la table voisine, trois ouvriers de la compagnie consultent leur portable après une conversation animée. Il y a deux ou trois autres personnes autour de moi : toutes consultent leur portable. Mais qu’y a-t-il d’étonnant ? Je bois un café Costa. Alors que j’étais aux toilettes, je pensais à Theroux et me disais qu’il ne parle pas de la monnaie des pays qu’il traverse (peut-être que si, après tout, mais ça ne m’a pas marqué – à un moment donné, il parle de « peso », mais peut-être que le peso est général à l’Amérique Centrale et du Sud) ; il dit : « l’équivalent de » et donne la somme en dollars ou en cents… Je me suis levé tôt (après une série de rêves liés au bureau). J’étais évidemment tendu et Éléonore en a un peu fait les frais d’autant qu’elle voulait à toutes forces que je remplisse la voiture de choses diverses (il y a même un pied de tomate – il est là, sur le balcon, à tester le vent marin après celui de la campagne d’Acton). (Pourquoi je n’accepte pas simplement la situation, qu’est-ce que ça me coûte ?)… Pas de problèmes sur la route, j’ai mis un peu moins de trois heures, il fait frais (et quarante en France, à ce qu’il paraît – ils bricolent toujours à leur portable tandis que j’écris)…