
N’en ai-je pas parlé précédemment ? Non. La
coïncidence consiste en ce qu’Horace et moi, quelques jours auparavant, parlions
des Ménines, moi insistant sur la présence du personnage de la porte qui
me semblait autrement plus énigmatique que le portrait du couple royal au centre
du mur, et que, en entamant la première page d’Il gioco, je lise :
« Quando Maria do Carmo Meneses de Sequeira morì, io stavo guargando Las
Meninas di Velasquez al museo del Prado. […] Restai a guardare il quadro
fino alle dodici e un quarto, poi uscii lentamente cercando di trasportare nella
memoria l’espressionne della figura di fondo, ricordo che pensai alle parole di
Maria do Carmo : la chiave del quadro sta nella figura di fndo, è un gioco del
rovescio. » « Lorsque Maria do Carmo Meneses de Sequeira mourut,
j’étais en train de regarder les Ménines de Velasquez au musée du Prado
[…] Je suis resté à regarder le tableau jusqu’à deux heures et quart, puis je
suis sorti lentement en cherchant à garder en mémoire l’expression de la figure
du fond, je me rappelle avoir pensé aux paroles de Maria do Carmo : la clé du
tableau se trouve dans la figure du
fond, c’est un jeu de l’envers. » Il gioco del rovescio,
c’est le titre du livre qui désigne un jeu. J’ignore si l’équivalent français
existe et la traduction littérale est le « jeu de l’envers » : « Il
gioco consisteva in questo […], ci mettavamo in cerchio, quattro o cinque
bambini, facevamo la conta, a chi toccava andava in mezzo, lui sceglieva uno a
piacere e gli lanciava una parola, una qualsiasi, per esempio mariposa, e
quello doveva pronunciarla subito a rovescio, ma senza pensarci sopra, perchè l’altro
contava uno due tre quattro cinque, e a cinque aveva vinto, ma se tu riuscivi a
dire in tempo asopiram, allora eri tu il re del gioco, andavi in mezzo al
cerchio e lanciavi la tua parola a chi volevi tu. » « Le jeu
consistait en ceci […] : nous nous mettions en cercle, quatre ou cinq enfants,
nous comptions, et celui sur qui ça tombait allait au centre, il choisissait
quelqu’un selon son plaisir et lui lançait un mot, n’importe lequel, par exemple
mariposa*, et l’autre devait le dire aussitôt à l’envers, mais sans y
penser, car le premier comptait un deux trois quatre cinq, et à cinq il avait
gagné, mais si tu réussissais à dire à temps asopiram, alors tu étais le
roi du jeu, tu allais au centre du cercle et lançais ton mot à qui tu voulais. »
9 mars
2003
* c’est étrange qu’il ait choisi un mot espagnol
(papillon)
plutôt que portugais, ou italien... Note du 14
juin 2024