Achevé. Qu'en dire ? D. M. Thomas était encensé dans le numéro 5 de Roman, d'où l'achat de ce livre d'un auteur dont je n'avais même jamais entendu parler. Qu'en dire ? Pas de réel plaisir, pas de déplaisir non plus. C'est résolument anglais dans le sens de la « New writing » telle qu'elle a été présentée par Granta une fois que Penguin a pris l'affaire en main (on aboutit donc à une nouvelle sorte de classicisme) ; mais aussi – et c'est plutôt « anglo-saxon » qu'il faudrait dire, et je m'étonne même que Thomas ne soit pas états-unien – dans ce regard posé sur l'art, et, en l'occurrence, sur la poésie, regard empreint de naïveté et de truismes, voir, entre autres, le suicide final symbolique. Il est un fait pourtant que le personnage féminin qui traverse totalitarisme et guerre qui frappent ce pays non nommé (ce pourrait être un mélange de Russie et d'Allemagne) est intéressant, et souvent attachant. Mais bon. Tout cela pourrait faire un film tout à fait honnête, et que dire d'un livre que je lis comme je regarderais un film ? (Amusant : je referme le cahier, m'empare du livre suivant, Calvaire des chiens, François Bon, et parcours les premières lignes : « Il portait un vêtement rouge décoré de l'ours emblème de B., avait posé son gros cartable et relancé ses cheveux en arrière : un livre comme un film, c'est ça qui me tenterait. »)

 

6 novembre 2000