p. 97 : le lecteur, qui semble aimer le concept, ou l'idée, de « clown »...

« Tu sais, ce que tu dis m'intéresse parce que, après tout, quand on parle de cette image de clown et de danse, comme hier... Ce n'était pas dans ce contexte, mais j'ai oublié de dire que les clowns fixent les limites sociales, c'est-à-dire qu'ils définissent les règles. Les clowns sont ceux qui doivent briser les règles, commencer à briser les règles. »

 

p. 98 : l'interdit, voir Samuel...

« [...] tous les sondages, toutes les enquêtes prouvent, n'est-ce pas, que les enfants sont très malheureux s'ils manquent d'interdits. Alors, il y a deux excès : c'est l'interdit angoissé qui est fait pour se protéger soi-même de la chose, ou bien c'est la permissivité qui est une agressivité en fait. Ne pas interdire à quelqu'un dont la demande est de vouloir élaborer la négation pour la dépasser, c'est comme si on voulait lui interdire de jouir. Être permissif, n'est-ce pas, surtout sur le plan de la sexualité, c'est ne pas vouloir jouer le rôle sacrificiel extrêmement important de celui qui sait comment jouir. Or, le savoir qu'on peut avoir sur cette affaire implique qu'on sait très bien qu'on jouit parce qu'on a transgressé quelque chose d'interdit. Refuser à quelqu'un, qui ne sait pas comment jouir, un interdit, c'est lui refuser sa jouissance. » Je pense à Samuel, parce qu'il a été élevé sans père, donc par sa mère seule, sa mère qui n'interdit pas, ne veut pas interdire (je le lui reproche souvent). De cette absence d'interdiction, à laquelle, bien sûr, il n'est pas accoutumé, qu'il ignore, j'en vois chaque jour les traces dans son comportement : à bien des égards, c'est un garçon égaré...