103 « démarquées » ?

Je relève aussi celle-ci : « […] l’opulence de notre nature avec ses quatre saisons bien démarquées. » Non : marquées… J’en profite pour relever tout le paragraphe, qui sonne bizarrement, à la manière d’un manifeste : « Je désire que mes enfants soient éduqués et instruits au Japon, au moins jusqu’à la fin du lycée. Je ne voudrais pas qu’ils habitent à l’étranger avant de connaître leur propre culture, nos traditions, notre histoire. Ils ne seraient pas Japonais [sic : japonais] s’ils ne savaient pas nos chansons merveilleuses, ne connaissaient pas notre littérature unique, n’avaient pas expérimenté l’opulence […]. Pour moi, c’est une question d’identité, de racines. » C’est toute la question de l’identité, en l’occurrence posée par une expatriée… La première fois que j’étais allé acheter des Shimazaki à L’Horizon, je m’étais naturellement dirigé vers le rayon littérature asiatique. La libraire m’avait dit : « Non, elle est dans celui de la littérature française. » Elle n’a rien à y faire. Le fait qu’elle s’exprime en français n’en fait pas une Française et je pense qu’elle est irrémédiablement japonaise (et c’est ce qu’exprime le paragraphe que j’ai relevé). En toute logique, elle figure dans ma bibliothèque japonaise. D’où ma suggestion de parler de littérature d’expression française et non de littérature française ; elle pourrait y figurer, quoique je pense que sa place légitime est dans le rayon asiatique (il y a rarement de rayon « littérature japonaise » dans les librairies)… Et n’est-elle pas plutôt une écrivaine québécoise, après tout ? (Ou canadienne côté Québec...)

 

14 mai 2022