J'étais tombé sur un très beau livre constitué de textes de Prévert sur des montages à partir de photographies intitulé Charmes de Londres. J'ai aussitôt su que cela conviendrait à Laura. Je l'ai acheté. Juste à côté, un live consacré à Proust, très beau, constitué aussi de photographies et de documents de son vivant : Passion Proust. Dans un autre rayon, un autre de Sollers consacré aux dessins de Proust. La veille, c'est-à-dire avant-hier, Éléonore m'avait demandé ce que je désirais ; j'avais dit rien, don't worry about it. Elle avait insisté : « Tout le monde sans exception doit avoir un cadeau de tout le monde. » Je lui avais alors parlé du Passion Proust déjà vu la veille. Ce n'est que le lendemain que j'avais découvert le Sollers. En le voyant, j'avais immédiatement désiré me l'acheter, puis pensé à l'éventualité où Éléonore, en ne trouvant pas le Passion (je n'avais du reste pas retenu le titre et je n'avais pu que le lui décrire), tombe sur le Sollers et me l'achète. La tentation avait été trop forte et je m'en étais emparé en me disant que je ne lui dirais rien de ce cadeau personnel avant la fin de la distribution. Hier soir, pourtant, je lui ai fait un emballage cadeau au même titre que les autres et l'ai posé au pied de l'arbre, avec cette mention : « From Guy to Guy ». En recevant de ses mains deux paquets au format de livre emballés de papier cadeau, j'ai immédiatement su que l'un d'eux était le Sollers. Je suis aussitôt allé retirer mon paquet du tas restant. Elle l'a vu, a compris que cette fois encore je m'étais fait un cadeau personnel (ça la froisse) et qu'il s'agissait de l'un des livres qu'elle m'avait offerts. En définitive, elle m'a offert les deux livres consacrés à Proust...

25 décembre 1999