Ma salle. Dans celle de Prosper se trouve J*** qui, hier, a failli me surprendre avec Sôseki à la main. Je m’étais installé (au bureau, dans le coin décrépit et entouré de toutes les gonzesses de Prosper), avais allumé ma cigarette, ouvert mon livre, en avais entamé quelques pages lorsque j’ai eu la sensation d’un bruit ; un son plutôt qu’un bruit ; quelque chose de feutré qui provenait du fond de la salle. Cela pouvait provenir de la cantine au-dessus ou de l’extérieur. À tout hasard, j’ai glissé le livre sous la petite pile de dossiers que j’avais emportés avec moi. L’instant d’après, J*** est sorti d’entre deux filières. Je ne m’étais pas trompé et me suis félicité de l'acuité de mon ouïe qui, au fil des ans, a acquis une qualité de sélection dont j’ai été le premier surpris...
19 juillet 2005