Sollers à « On n’est pas couché », rediffusion. Il a quatre-vingt-un ans. Il avait une canne, peinait à marcher, mais, une fois assis (une foi assise), il est tout aussi vif et pétillant. Moix le qualifie de plus grand écrivain français vivant. Je l’avais pensé à une époque, puis avais douté et de nouveau je me pose la question. Depuis quand n’ai-je pas lu un de ses livres ? « Quatre-vingt-un livres », dit Laurent Ruquier. Tant que ça ? J’en ai à peine une trentaine, où sont les autres ? Il était là pour son dernier livre Centre. Vais-je me laisser faire ? (C’est drôle : juste avant d’ouvrir ce cahier, je vérifiais dans mon album de timbres d’art si j’avais deux timbres de ceux qu’Éléonore venait de recevoir – un Dürer et un Pissarro à 2,00 F – lorsque, tout à coup, une « réminiscence » m’est venue – je ne vois pas d’autre terme –, moi et un homme, lui, Sollers, sans doute, une conversation, une complicité, c’était très présent, précis dans le flou, comme dans un rêve (c’est peut-être tout simplement le « déjà-vu »), et il est possible qu’il se soit agi d’une bribe de l’un de mes nombreux rêves avec lui ; c’est resté là en suspens pendant une vingtaine de secondes, le temps que je doute : que ça soit lui, une portion de rêve, mais si ce n’était pas lui, qui était-ce ? et si ce n’était pas un rêve, qu’était-ce ?...