
Je l'ai englouti dans la journée... Bon petit
policier des familles comme il s'en faisait beaucoup dans ces années-là. C'est
agréable, sans plus. Ça se lit. Mais au bout du compte, je me demande quelle
est la portée de tout cela. Juste un plaisir, une distraction ? La lecture
évasion ?... Autant que je m'en souvienne, ça n'a guère de
rapport avec le film. Ici, la fausse monnaie n'est qu'un élément, presque
secondaire... Au fait, il y a tout de même une chose à souligner. C'est
vrai que ça n'a guère de portée, mais il y a tout de même le
bonheur du langage. Ainsi ce : « Chantonnant, un gonze venait
d'entrer, un gros ponte écarlate, qui s'est mis à lisbroquer
dru, sans cesser de fredonner son motif de mambo. » C'est
surtout « mambo » qui m'a fait rire... Ou encore : « C'est dans la
loge du portier qu'on est tous remontés finalement se rincer la
trappe à la bibine. » Joli, non ?... Ou bien, cette
petite pensée : « Les vertus, c'est jamais que des vices à
l'envers. » Je note aussi, fait curieux, deux trois mots d'argot
expliqués par une note de bas de page alors que le livre entier en déborde (la
plupart m'étant d'ailleurs inconnus, ce malgré ma grande culture en la matière,
merci S.A.). Je note aussi, curieux et
même étrange (du moins, je trouve) : un « bougnioul »
à la page 111, un « négro » et deux « bamboulas » à la
page 115. Ces trois qualificatifs désignent un même homme, noir de son
état, qui bien évidemment se fait casser la gueule par le narrateur...
Je n'ai rien d'autre à ajouter.
24 janvier 1991 (lettre à Marcel)