Nous avons achevé King Lear. Belle pièce. Trouble, confuse, riche. Excessive. Quel plaisir, même si je n’ai pas accès à tout (Éléonore non plus, du reste), tant à cause de l’embrouillamini de l’intrigue et des scènes (et le lieu desdites qui, à la fin, se télescopent) que de la langue, bien sûr, dont la formulation, la construction m’échappent souvent. Mais c’est égal, c’est un grand plaisir (et quelle partenaire)… Nous avons chacun une édition différente, chacune d’elles présente une version différente. Il est intéressant de comparer les dissimilitudes. Nous avons écouté ensemble le final de I’m a Walrus : il s’y trouve en fait une dizaine de lignes de la scène qui se conclue par ces mots : « Sit you down, father ; rest you ». Le reste est pris dans la mêlée finale, on peut le décrypter avec le texte sous les yeux… Je trouve tout de même cette révélation extraordinaire ; ses accents et résonances ne me quittent pas…

21 novembre 1997