15 h 00. 4e cigarette (sortie au restaurant avec Patrick, dont c'est l'anniversaire aujourd'hui, Sylviane P*** et deux collègues). Je ne sais toujours pas quel sera mon cadeau à Susan dont c'est l'anniversaire samedi...
(Lu avec grand plaisir
Le Joueur d'échecs de Zweig...)
Dix aujourd'hui.
J'ai bien avancé dans Gloom...
Saisie directe. Grenier. Je
prépare le Livre de septembre. Soleil.
J'en profite pour écouter France-Culture nouvelle mouture façon
Adler. Au fil du jour, ponctuation par des rengaines insipides et
ringardes. Merci Laure !...
Ciel couvert, mais fond tiède.
Agréable journée que j'ai passée au-dehors, soit : au
restaurant,
puis chez M***, puis ici, dans le jardin avec M*** et F***.
J'ai un peu bu.
C'est ce que je voulais : me griser, m'étourdir.
Demain, je reprends le travail...
Note sans rapport :
Deux anagrammes édifiants :
dans MÉTIER, il y
a MÉRITE,
et dans ART, il
y a RAT.
Je passe l'après-midi à la
confection du Wam et de Tabac I...
Si tout va bien...
Lundi soir, maffé chez Jacques. Maffé : plat du Sénégal à base de pâte d'arachide, de riz, de manioc et de buf bouilli, façon bourguignon. Légumes divers dont carottes, patates douces et de l'igname, sorte d'aubergine huileuse. Le tout cuit dans beaucoup de sauce. Pas d'assiettes : le plat est placé au milieu de la table et chacun pioche dedans. Pour boisson : le bissap, à base d'oseille rouge. Dont le goût me rappelle un peu la grenadine (ce qui fera tiquer Yvette, Ivoirienne, compagne de Jean-Marc, dont je ne sais rien mais qui était présent au concert rue Manuel : grand, robuste, cheveux longs et noirs, dure figure burinée au regard sombre)... Il y avait un Manu dont je n'ai rien su quoiqu'il fût assis à côté de moi (on connaît mon côté sociable, expansif) ; un autre Manu, étudiant en histoire de l'art, volubile, un peu péroreur ; tendance à répéter sa leçon ; je l'ai laissé discuter art avec Susan et un jeune Albanais, dont j'ignore le nom, qui est étudiant au Fresnoy ; il était avec sa compagne, jeune Albanaise, étudiante aussi, qui parle anglais, italien et a appris le français en moins de trois mois. Une tête (qu'elle a jolie, du reste)... Je me suis montré particulièrement silencieux. La discussion m'ennuyait un peu, et j'étais un peu absent. À 23 h 30, levée du camp. C'est sans doute la première fois qu'une soirée s'achevait aussi tôt (mais Jacques était crevé, désirait se coucher)...
Discussion animée hier avec Susan. Sur deux
points. Le premier concernant cette sentence mienne du même
texte : « L'art est la résolution de l'état
d'humain. » Art, artiste, nous ne nous comprenons pas.
Comment pourrais-je formuler « définitivement » (!)
mon sentiment à propos de l'art ?
(Mais y arriverais-je, serait-il perçu, compris ?).
Le second concernant la sentence de McEwan :
« Il existe une pensée sans langage. » De la même
manière, nous ne nous comprenons pas, nous ne parlons pas de la
même chose. Il n'en demeure pas moins que je ne puis imaginer
une pensée qui ne soit pas née du langage, circonscrite par le
langage. L'informulable n'est question que de vocabulaire ou de
patience (celle de la réflexion, celle précisément que je
n'ai pas). Ou alors, il faut passer dans une autre langue et
puiser si cela est possible et ça ne l'est pas, car
chacun est irrémédiablement enfermé dans sa langue d'origine,
ou du moins sa langue de vie puiser dans un autre
vocabulaire... (Quoi que l'on fasse, LOVE ne serai jamais l'AMOUR ni AMORE, ni LIEBE...)