Pluie. Voilà l'automne...
Tristesse, dégoût.
Je voudrais que V*** quitte ma tête.
S'en aille.
C'est irrémédiablement fichu...
Cours à R***.
C'est vraiment un gamin délicieux.
Nous avons bien ri.
Visite de S*** que je n'avais
pas vue depuis le début de l'été.
Est-elle vraiment amoureuse de moi ?
Je ne sais plus le dire.
Lucca : discussion avec un
noir
qui essaie de me vendre des briquets et des chaussettes.
Je lui montre mes chevilles nues :
« Mai calzotonne ! »,
puis lui dis que c'est de chaussures que j'ai besoin :
« Ho bisogno di scarpe ! »
Je lui montre mes tennis dégueulasses.
Il rit. Mais
insiste :
« Sei il mio primo clienti. »
Il rit.
« Per favore. »
Le parcmétreur de même qui connaît l'oiseau.
« No. Delle scarpe ! »
L'autre jour, au téléphone, G*** me vantait les qualités des Lettres volées qu'elle venait d'entamer. Aujourd'hui, elle m'adresse quelques lignes où je lis : « C'est génial ! Comme j'aurais aimé recevoir ce genre de courrier ! » Le recevoir, oui. Mais y répondre ? (soit : j'aimerais recevoir le courrier d'un homme amoureux de moi et que je n'aime pas et à qui je n'ai nullement l'intention de répondre...)
Pluie. Grisaille, froid.
C'est l'automne.
Répétition avec T***.
DA MARIA VICO TESTA D'ORO
TRATTORIA WALTER VICO COLALANZA
Journée maussade...
Si j'avais eu un fils, je
l'aurais appelé Guy
et ç'aurait été sa fête aujourd'hui...
Ai vu V*** qui descendait la rue des Postes
à 17 h 30...
À cet instant, midi trois,
Susan est belle sous la banne orangée
qui projette une lumière particulière sur son visage...
Départ d'une barque devant nous.
Le couple qu'elle emporte a un visage réjoui d'enfants timides.
(Impressions gênoises : davantage qu'espagole, argentine.
Les ruelles, la saleté, les palazzi cubiques, les prostituées,
la pâtisserie de 1828 dans la partie du vieux port, l'ocre,
le jaune, le brun pâle des maisons sur les collines, entassées,
accumulées, compressées... Il faudrait passer une semaine
par ville
pour espérer la connaître un tant soit peu...)