Très froid le matin, mais soleil toute la journée. Très beau...
Je me suis promené. Ai fait
quelques achats. Au soir, je suis passé chez N***. Excellente
soirée...
Elle m'a raconté l'histoire de l'une de ses connaissances dont
l'ami est en prison pour cambriolage. Il y restera sept ans. Il
passe son temps à écrire des romans de deux sous qu'elle se
charge de « placer ». Jusqu'ici, c'est assez
touchant. Ça l'est un peu moins lorsque l'on sait qu'elle
cherche à les éditer sous son propre nom. À elle. Et lui ne le
sait pas !... C'est leur propre histoire qu'elle devrait
raconter...
Quelle époque !
J'ai eu l'idée d'organiser une fête pour célébrer mon départ de la rue Manuel. Susan a eu l'idée de la faire dans l'appartement complètement vide. Sauf un piano, ai-je ajouté. D'où l'idée d'une sorte de répétition de la fête Chocolat (qui aurait été l'idéal, mais manque de temps pour tout préparer) et de présenter quelques pièces musicales. Domicile conjugal s'est imposé : moi qui quitte le lieu, Valérie qui m'y renplace avec sa famille. C'est parfait. Je pourrais y ajouter les pièces vocales (les deux quatuors et Philippe et Jacques) et éventuellement les deux lieder avec Thierry (quoiqu'il serait peut-être plus judicieux de les conserver pour Chocolat). Ce serait le 14 juin dans l'après-midi. Valérie est d'accord. Francko accepte de se charger du carton d'invitation. Les invités seraient toute(s) personne(s) liées de près ou de loin à l'appartement...
J'ai commencé déménagement et enmménagement. À chaque fois, je remplis la voiture. À Roubaix, rien n'est décidé quant à la place que chacun occupera. Dans l'attente, j'entrepose dans le grenier (moi-même ne sais ce qui me conviendrait le mieux : le grenier ou la chambre de P*** si, comme il le dit pour l'instant, il occupe le grenier).
(Pharaon de ?, à
vérifier. Étonnante « reconstitution » (mais je
devrais dire vision) de l'Égypte
du temps de Ramsés II.
Comme une tragédie shakespearienne.
Tandis que Brannagh lustre la pompe hollywoodienne...)
Vendredi soir.Transparence apparence. Nous arrivons tard, 18 h 30. Tombons en plein discours. Discours qui d'ordinaire ouvre les vernissages. Ici, il le clôture. D'ordinaire, c'est un quelconque notable qui s'en charge. Ici, c'est l'auteur lui-même [...]. Il n'empêche que son exposition est belle. Riche et chaleureuse. C'est cela : riche et chaleureux. La salle est vaste, blanche, lumineuse. Au centre, douze rames en ligne, copies de celle qui a voyagé sur un parcours de 28 étapes, fichées dans une bâche bleue déployée. Ce seront du reste les deux couleurs : bleu et blanc, et trois si j'ajoute celle de la transparence. À l'un des murs est accroché un sac en plastique transparent contenant une autre rame. Deux autres rames reposent dans l'eau de deux bacs de plastique transparent, juxtaposés. Sur les trois autres murs sont accrochées, en une ligne ininterrompue, cent cartes sonores. De la dimension d'un CD et habillées de bleu qui évoque autant la vague que le drapé, sorte de drapé d'eau, en somme , elles comportent chacune un bouton. La pression de chacun de ces boutons provoque la mise en marche d'un message de 20 secondes. Voix de femme. La même voix. Qui débite le texte des 28 hôtes de la rame. Dont je suis. Mon texte est dit sur la 46e et la 47e carte. Comme dans le catalogue, les textes sont présentés par ordre alphabétique. Le nombre de cartes par hôte est fonction de la longueur du texte. Il faut y coller l'oreille pour distinguer clairement le contenu. Je les ai toutes faites, jouant, bien sûr, de plusieurs boutons à la fois pour une meilleure confusion sonore... L'ensemble est esthétiquement très beau. Mais manque peut-être de justesse, et, plus précisément, de rigueur. Pourquoi 100 ? pourquoi 28 ? pourquoi 12 ? pourquoi l'auteur éprouve-t-il le besoin d'expliquer verbalement ce qui clairement est inscrit dans le catalogue ? de se répéter donc ?... Dans le catalogue, les 28 textes et photos. J'y retrouve Françoise et Laurent. Et Jean. Et Didier Daeninckx. Le texte de Jean est sans doute le plus beau. Car le plus simple. Peut-être aussi celui de la compagne de Jacques parce qu'elle y parle simplement d'amour. Je n'aime pas du tout le mien. Quoi qu'il en soit, la qualité des textes n'a strictement aucune importance : il s'agit des traces du voyage, et cela seul importe. À chacun des hôtes, Jacques a remis un tirage à part de la photo, offert par Patrick, le photographe, qui n'était pas présent...
(Nous avons mangé dans un chinois rue Solférino. Assez décevant. Nous étions contre un aquarium. Je lui ai parlé de Jacques. Elle m'a parlé de son propre aquarium à Tours. Nuit à Roubaix, après hésitation.)
Samedi. Marie annule son cours.
Je suis mal fichu. Ne fais pas grand-chose.
Dimanche, rituel chez ma mère qui ne va guère mieux. Je doute
fort qu'elle puisse rester encore longtemps seule dans la maison.
Au retour, je passe à l'appartement, charge la voiture, poursuis
mon installation dans le grenier. Ça me prend jusqu'à
21 h 00. Toutes mes archives sont désormais à
Roubaix. Une goutte d'eau par rapport à ce qui reste à
déménager. Il faut que fin mai l'appartement soit vide.
(Au retour, vendredi, j'ai montré à Susan la maison de Billy. Toute la cité autour s'est complètement métamorphosée ! C'est propre, strict, net, nu. Sanitaire. Je me demande si ces habitants de l'ancienne cité minière ne le regrettent pas un peu. À présent, ils ont tout le confort, et le bitume et la pelouse ont remplacé leur potager et les cabanes et vérandas mal ficelées. Qu'en pensent-ils ?)
Pluie, grisaille. Mauvais temps...
Rien de particulier. Suis allé chez ma mère. Nous avons mangé au restaurant. Comme d'habitude, j'ai trop mangé et me suis plaint. Au soir, j'ai été invité chez M*** et B***. Repas conséquent. Si ça continue, je vais finir par grossir. Ce qui d'ailleurs est déjà en train de se produire...
(Mardi, si tout va bien, je vais aller la voir !)