Dans l'après-midi, je suis passé aux Lysières faire mon dépôt de livrets : la chose est faite, le Lys perd un peu de sa confidentialité (!) et s'attaque à l'inconnu ; je me sens un peu traître, parjure, mais en même temps, ne me fais guère de soucis quant à un épuisement total et soudain de mon stock... Je consultais les bouquins à l'étage lorsque Baudoin est apparu. Nous avons parlé des livrets, et plus précisément de Belil qu'il connaît, et de là de livres et de bibliothèques. Claire et lui étaient présents à la soirée stupéfiante où la somnolence rivalisait avec l'effarement : Clés en mains, d'une auteur dont j'ai distraitement omis de relever le nom. Comme du boulevard un peu chic qui sans nul doute aurait fait trembler des coulisses provinciales au crépuscule des années soixante. Là, dans un lieu d'art, à celui d'un siècle et d'un millénaire, c'est entre le énième degré d'un conceptuel mimique et la poignée de mains humide...
(Bédouin, dit Susan, glissant sur le « o » qui en Tunisie a des accents d' « é ».)
Soirée chez N*** et R*** où il
y avait D***.
Bonne soirée qui s'est achevée sur un tarot...
D*** repart pour Paris où il va habiter
chez sa nouvelle copine.
Dommage...
Le Site est à jour. Travail colossal qui m'a
pris près de trois jours.
Et mes notes tunisiennes qui ne sont pas encore
achevées !...
Dans mon plan d'exploration et de connaissance
de la ville de Roubaix, j'ai décidé hier de traverser le centre
pour y faire quelques achats qu'en temps normal, j'aurais été
faire à Lille : arrêt à la Maison de la Presse
pour y acheter un CD de Cake et Télérama ;
puis la Civette de la Grand Place pour y acheter du
tabac ; puis, sur le retour, les Lisières, pour
y commander La Doublure de Roussel dont m'a parlé
Baudoin jeudi soir... En gagnant la sortie de la Maison de la
Presse, j'avise un petit étalage comportant des livres en
soldes. Dix francs le Folio.
J'y jette évidemment un il... Il existe un phénomène
très curieux que je pourrais appeler
la « sympathie du livre », soit :
ressentir une sympathie immédiate pour un ouvrage dont on n'a
jamais entendu parler, dont on ne connaît ni le titre, ni
l'auteur. C'est ce qui s'est produit hier. C'est de
Jacques Tournier, ça s'intitule Jeanne de Luynes,
comtesse de Verue.
J'ai été immédiatement attiré par lui et sans la moindre
hésitation m'en suis emparé.
Je l'ai lu d'un trait cette nuit...
(Roubaix : désertitude d'un centre ville en
une après-midi d'été ensoleillée,
qui relève de
l'engourdissement après une catastrophe atomique :
il en faut des efforts pour faire mine de rien...)