J’ai appuyé au hasard sur une chaîne. La deux, Ardisson. Je jette un œil qui finalement va s’étirer jusqu’au bout. La fille de Jeane Manson chante, Shirel, très belle, fraîche adolescente, trop belle, et finalement peut-être pas tant que ça, quelque chose d’étrange dans le visage, à l’états-unienne. Pour le reste de son apparition et de ses compétences en matière de chant, nullissime. Et puis ? Un top modèle brésilien, trop belle, factice, toc, gourde. Et puis ? Sacha Distel qui fête ses soixante-dix ans. Pas mal. Et puis ? Ah, je devais m’en douter pour être resté jusqu’au bout : Sollers, en personne ; il vient présenter son dernier livre (encore un ? est-il donc si pressé, si effrayé ?). Il a pris un coup de vieux depuis la dernière fois, physiquement (le Robert lui donne soixante-huit ans) et surtout moralement (intellectuellement ? mentalement ? Comment dire ?). Je l’ai trouvé un peu lent et lourd, comportement qui frisait la lubricité poussive avec ces petites demoiselles, dont la top modèle à sa gauche loin de mériter qu’on lui accorde la moindre attention ; quelque chose du vieux beau ou de celui qui doit rester fidèle à sa réputation et n’y parvient plus ; quoi qu’il en soit, quelque chose de déplaisant et de décevant, même si je sais que ses apparitions sont un calcul, une stratégie, un jeu. Le libertin s’essouffle