Je l’ai achevé dans la cuisine cette nuit.
Évidemment, tout en lisant, je pensais à ce que j’allais en dire une fois le
livre refermé. Un mot m’est venu, tout à la fin : puissant. En même temps, je
n’y croyais pas tout à fait. Je le pensais, car c’est vrai qu’il y a de la
puissance, tant au point de vue du choix du sujet que de sa conduite et de sa
maîtrise, mais en même temps, le « je ne sais quoi qui ». Quoi, en vérité ?
Peut-être l’impression d’un truc, d’un leurre : d’un artifice qui m’aurait mené
de bout en bout, dont j’aurai eu la conscience de l’existence et de la présence
sans pouvoir en déceler la nature. Je cherche, ça m’intrigue. Y a-t-il vraiment
quelque chose de dissimulé qui m’aurait trompé et, en définitive, désorienté et,
à ce point, à ce stade de son rangement dans la bibliothèque, dérangé ?…
7 novembre
2001