Je pourrais ajouter qu'il y parle d'art, et plus précisément de peinture, et plus précisément de Watteau (Ouateau). J'ai fortement envie de connaître Ouateau... Lorsque j'ai lu Femmes, qui amorce le ton et la structure des suivants (qu'à son encontre, je n'appellerais pas « romans »), je m'étais dit qu'il s'agissait là peut-être d'une sorte de prototype d'un « nouveau genre » de narration, ou en tout cas de structure narrative, que, faute de mieux, je qualifierais de « moderne », d' « actuel ». Il me semblait en tout état de cause lire quelque chose que je n'avais jamais lu auparavant et qui, pour une fois, correspondait parfaitement à son époque, à son temps ; qui, enfin, était une autre proposition ; une écriture peut-être complètement contemporaine. À la lecture de La Fête à Venise, je le pense toujours... Et puis, il reste une chose qui peut-être est la plus importante de toutes – et la plus évidente ? –, c'est qu'il s'agit d'une intelligence ; et pas n'importe laquelle, mais la plus belle : l'intelligence morale, mentale et esthétique... Il y en a peu (Proust, Duchamp, Godard – j'allais dire Breton, mais Breton n'était pas un flâneur), alors couvons-la. (J'ai entendu et enregistré une émission à France Culture où il était invité à débattre de son livre avec quelques gens de la radio ou de la critique [ou des deux]. Pauvres imbéciles qui de toute évidence n'avaient rien compris...)

25 février 1991 (dans une lettre à Marcel)

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