
C’est le tome II de cette histoire/anthologie de
la SF française, qui couvre les années quatre-vingt, sous-titré « Les
chefs d’œuvre de la SF française ». Gros pavé, à la facture
honnête, avec une illustration racoleuse de Caza. Philippe Curval préface,
d’une manière assez pertinente, je dois dire. Comme une plongée dans le
passé (si tant est qu’il existe – et c’est plutôt lui qui
vient me sauter à la figure), je retrouve là tous les noms et les
préoccupations liés à une époque dont j’ai du mal à croire
aujourd’hui que j’ai pu faire partie. J’y relève en outre
cette bizarrerie à la page 22 où Curval, mentionnant Superfuturs
dont j’ai fait partie : « Ma tentative de lancer
une nouvelle génération d’auteurs échoua provisoirement faute de
débouchés, sauf pour quelques uns comme Colette Fayard, Wildy Petoud, Guy
Grudzien. » À quoi se réfère-t-il ? en quoi cette
publication a-t-elle eu une influence sur ce que j’allais devenir ?
Je n’ai jamais eu le moindre contact avec lui par la suite et
l’année suivante, je disparaissais totalement de la circulation pour
aller m’enfermer à Billy… Le premier texte est celui
d’Évrard que j’avais lu à l’époque et qu’il
m’avait proposé de relire il y a quelques mois en vue de la présente
publication. J’avais beaucoup aimé. Suit Boireau qu’il ne me semble
pas avoir beaucoup apprécié à l’époque. « Quelques pas en arrière
entre Styx et Achéron ». Pas mal. Suit Curval lui-même qui aurait pu avoir
l’élégance et la décence de ne pas figurer dans le sommaire. « Un
voyage objectif », qui me fait penser à un texte de Fleisher
similaire ; le premier fait partie de la SF, le second du domaine de
l’art : lequel est dans le bon camp ?
9 juillet 2002