Sollers et Venise. Cela fait plus d’un an que je n’y suis pas allé. Je m’étais pourtant promis de le faire, scrupuleusement, au moins une fois par an. De lire ce livre me donne l’envie d’y retourner et, à son imitation, d’y écrire. Lui n’y fait rien de particulier sinon écrire, puis de marcher. (J’y écris aussi, bien sûr, à cette différence près qu’il peut se permettre d’être à une table et face à une fenêtre. Est-il à l’hôtel, y a-t-il une maison ?) De ce fait, j’ai repensé à cette émission de Labarthes qui lui avait été consacrée et où j’ai le souvenir d’arrière-plans sur la lagune. Avais-je pensé ou su qu’il s’agissait de Venise à cette époque où je n'avais pas encore été contaminé ? Quoi qu’il en soit, il en émanait une impression qui m’avait frappée. J’ai ressorti la cassette. Je devrais aller la regarder… Sollers, rien d’étonnant, n’aime pas Lido. J’ai assez dit que j’aimais Lido, que je trouvais que Lido faisait partie de la lagune et de Venise, à part entière, aussi bizarre cela puisse-t-il paraître, même si elle est brossée, vernissée, factice. Il aime Giudecca. Tant mieux. L’une des plus fortes sensations qui me reste, l’une des plus vivaces (mais il y en a tant), c’est celle que j’ai connue au premiers pas sur le quai, sous le soleil et avec les Zattere de l’autre côté, le silence, presque une torpeur, avec le bruit approchant d’un vaporetto, puis le long de la Fondamenta déserte et comme inhabitée jusqu’à Redentore et le petit jardin public du côté sud. Mais Giudecca va changer, est en train de changer. Comment est-elle plus d’un an après ? Où en sont les immeubles modernes qui s’y construisent ? Il faut que j’aille vérifier. (Y a-t-il des hôtels à Giudecca ?...)
30 décembre 2004