Mola, face à la marée montante. Soleil, magnifique, mais il fait très froid, j’ai eu du mal à rester sur le balcon avec ma cigarette… Je suis arrivé il y a une heure, repars après-demain. À ma gauche, Stendhal. Après « Les Cenci », j’ai lu « La duchesse de Palliano », récit tout aussi terrible, amour achevé dans le sang. (Les têtes coupées m’ont ramené au film d’hier, Les adieux à la reine de Benoît Jacquot, les jours qui suivent la prise de la Bastille vue par la « lectrice » de la reine – je dirais plutôt « liseuse » ; « lectrice » voudrait dire qu’elle était chargée de lire ce qu’a écrit la reine. La fin me laisse songeur, et je me demande comment les détails intimes, comme l’amour de Marie-Antoinette pour Gabrielle de Polignac, sont connus. J’imagine que Mlle Laborde, qui a été au fait de cette intimité, et de l’intimité de la reine en général, l’a ensuite raconté par écrit – le film est tiré d’un roman. J’ai aussi pensé à Grace Elliott et à son journal que Rohmer a mis en images.) J’ai entamé le texte suivant « L’abbesse de Castro » qui a l’air tout aussi réjouissant (Stendhal se sert d’archives de la fin du XVIe siècle qu’il a traduites). Je devrais peut-être achever « Vannina Vannini »… Panne de réseau, je pense que je saurai m’en passer. J’ai fermé ma boutique : je n’ai rien vendu hier, un aujourd’hui ce matin avant de partir, et Éléonore est surchargée de travail, elle n’aura pas à se casser la tête avec mes éventuelles ventes… J’ai installé l’un des petits fauteuils bleus près de la baie ouverte ; il fait trop froid pour lire – et fumer – à l’extérieur…

 

22 février 2018