Offert par Graham et Line. Armengaud est pianiste et a signé une intégrale de l'uvre pianistique... Notes, crayon gris, marque-pages :
p. 70 : « Des
considérations psychanalytiques sont allées bon train pour
expliquer le phénomène : ne s'agit-il pas d'un refus du
monde adulte [...] » etc...
Il est tout de même étrange
que l'on juge plus important de découvrir (?) les raisons d'un
comportement, d'un être plutôt que son influence sur son
entourage. Je me fous bien de savoir l'origine subconsciente des
titres et des annotations de Satie, et même quelles étaient
leur signification pour lui. Ce qui m'importe, c'est la
signification qu'elles ont pour moi, et leur effet sur mon être,
donc sur ma vie.
p. 72 : un
octave
(il s'agit d'un musicien).
Je n'aime pas le terme « surréaliste » appliqué à Satie (Armengaud
l'emploie souvent comme s'il voulait en faire un musicien
surréaliste, voire le musicien surréaliste puisque
la musique surréaliste n'existe pas ; n'a même aucun sens : le
surréalisme est du domaine de l'esprit, de la pensée ; pas
la musique).
Intérêt décroissant. Clairvoyance au départ, belle plume, belle manière de parler de Satie, en particulier, et de la musique, en général (ce qui reste très périlleux et, à mon sens, extrêmement difficile, voire impossible), mais il s'essouffle, appelle à lui l'investigation (d'ordre psychanalytique, justement), l'enquête infantile, qui en l'occurrence sentent la justification, la tentation d'un rehaussement de ce que lui-même commence à entrevoir comme un appauvrissement : en bref, il commence à ne plus savoir que dire (c'est injuste, car l'intérêt reviendra). Mais que dire face à une expression, à un homme qui échappe à toute dénomination et chez qui cette impossibilité de dénomination en fait justement la qualité. Satie, il faut le jouer, et sourire. Et s'enchanter (?). C'est tout.
p. 81 : surréaliste, encore. Armengaud l'emploie comme les « journalistes » et a fortiori le public dont ils sont référence , c'est-à-dire : à tort et à travers. Les gens sont bêtes...
Est ajouté, pour terminer, Obstacle venimeux, dont j'ignore tout...
(Cet ouvrage ne cède pas au charme de l'esbrouffe technicienne. Tant mieux. )
27 mars 1997