Note :

 

104 RYE

« […] un gamin d’à peu près six ans. […] Il marchait sur la chaussée, tout près du caniveau […], chantait cette chanson : “ si un corps attrape un autre corps traversant le seigle ”. » (Littéralement, je ne comprends pas : « rye » est aussi du whisky – et « body » dans ce cas de figure est plutôt « quelqu’un ») « Il avait une très jolie petite voix. […] Les voitures passaient à toute vitesse, des freins grinçaient de toute part, ses parents ne lui accordaient pas la moindre attention, et il continuait à marcher le long du trottoir en chantant “ Si un corps attrape un corps traversant le seigle ”. » Il y avait une autre mention à « rye », je ne l’ai pas relevée ; mais il me semble que ce que chantait le petit était une déformation de l’original… Le réseau me renseigne et voilà que ça me revient : Comin’ thro’ the Rye est un poème de Robert Burns (le narrateur du texte en parle) : « Holden Caulfield, le narrateur, interprète mal une partie de ce poème, dit “ si un corps attrape un corps ” au lieu de “ si un corps rencontre un corps ”. Il se représente des enfants jouant dans un champ de seigle près du bord d’une falaise, enfants qu’il attrape au moment où ils sont sur le point de tomber dans le vide. » C’est l’enfant, pas le narrateur, qui déforme le vers... (Comment le traducteur s’en est-il sorti ?) (Après un survol, je constate que « body » a été traduit par « cœur » : « si un cœur attrape un cœur qui vient à travers les seigles »… Le traducteur n'est pas nommé.)

 

30 octobre 2020