Je l’ai interrompu à la page 128. C’est laborieux, long, pesant,

avec des airs de nouveau roman qui n’en sont pas. Note :

 

98 déshérence. Mais qu’est-ce qu’ils ont tous avec cette « déshérence »

qui n’est même pas dans le Larousse ?

 

« Il ferma les yeux, tenant la lame de rasoir dans sa main libre qui pendait

comme en déshérence entre ses jambes. »

 

Le Robert dit qu’il s’agit d’un terme de droit, « absence d’héritiers pour recueillir une succession qui est en conséquence dévolue à l’État ». Avec la meilleure volonté du monde, je ne parviens pas à faire le lien avec cette main qui pend. Cette main sans héritiers va donc être confisquée par l’État ? Quel drôle de pays. Mais sans doute y a-t-il dans l’esprit du traducteur, et dans celui de tous ceux qui s’ingénient à l’employer à la moindre occasion, c’est-à-dire à chaque fois qu’un trou s’opère dans leur cerveau, l’idée d’errance. Et quand bien même, ce serait une contradiction puisqu’alors le terme déserrance encore à inventer signifierait exactement l’inverse, c’est-à-dire qu’elle n’est pas errante et aurait trouvé sa route (celle qui file entre les jambes ?).

 

3 avril 2011