Il est rare que le cœur batte à la lecture d’un livre, le mien, en particulier. Ça a été le cas ici, les trente dernières pages de La Caverne que je viens d’achever à même la chaise de mon second bureau. Je pense que c’est la première fois (premeira vez) que je lis sur cette chaise, de guingois (moi) et le livre de travers pour que la lumière de la lampe verte puisse au mieux en éclairer les lignes. Après l'avoir reposé, je suis allé chercher sur la petite table basse bleue son frère en portugais que j'avais sorti de la souffrance dans l’après-midi pour y jeter un œil, pour voir, si, malgré tout, je n’aurais pas réussi à le lire avec mes maigres connaissances de la langue. Non, je n’aurais pu. Je l’avais donc, au lieu de le remettre à sa place au cas où d’ici quelques mois ou années, j’aurais été capable de le reprendre pour l’entamer sérieusement, posé sur la petite table bleue ; je ne sais pas pourquoi ; peut-être en prévision de le glisser en compagnie de son frère français dans la bibliothèque. Une fois ce dernier achevé, je suis donc allé le chercher et j’ai parcouru, à même le siège de cette même chaise, quelques lignes des dernières pages. Le souvenir était encore très frais et j’ai pu reconnaître, identifier et presque comprendre le passage ; mais en me rendant compte de cette chose bizarre : les mots passaient moins bien en portugais qu’en français. Je parle des sonorités de la langue qui, elles, me sont familières. C’est étrange. Je tâcherai tout de même un jour de le relire en portugais… J’ai passé pratiquement toute la journée, avec des pauses, à lire ce texte magnifique...
26 décembre 2004