Il va sans dire que Denis en a conçu un vif ressentiment, dont Émeline a fait les frais puisque d’elle seule pouvait provenir l’information. Elle a nié, naturellement, elle ne pouvait raisonnablement avouer à son mari que toutes les femmes du quartier – et, a fortiori, leur compagnon ou époux – étaient depuis belle lurette au courant. Il ne l’a pas crue, évidemment, et faute d’autre coupable – puisqu’il n’est toujours pas parvenu à confondre Anselme, ni à fixer la stratégie appropriée pour son annihilation –, il s’est rabattu sur elle et, dans l’attente d’une meilleure solution, l’a tout simplement enfermée à la cave.

Elle y est depuis ce matin, tandis que lui rumine et réfléchit ; tente de cerner le problème qui, au bout de toutes ces heures, l’a amené à envisager sérieusement la possibilité d’une connivence entre Anselme et Émeline, lui rédigeant et confectionnant, elle se glissant en douce dans la nuit du premier jour de chaque mois afin d’aller déposer dans les boîtes l’ignominieux torchon...