Mais plus que le vêtement, c’est la femme à l’intérieur qui le séduit et l’attire. La femme ou la fille. C’est selon. Encore qu’il sache bien qu’en dépit de leur apparence et de leurs allures résolument adultes – à l’exception de la rubrique qui concerne les adolescentes –, la majorité des modèles présentées sont à peine nées. Alors, lorsqu’il voit « femme », il sait qu’il faut penser « fille », quand bien même sa vue le contredit, et souvent il ne peut s’empêcher d’aller chercher dans le plat de l’émulsion quelque signe ou indice, preuve décisive et irréfutable de l’appartenance à l’une ou l’autre de ces catégories. Il n’y réussit pas vraiment. De toute manière, il s’en fiche bien, car qu’elles soient femme ou fille, c’est avec un égal bonheur qu’il les contemple, les examine et les aime.

Pour la énième fois, Sylvie sort la main de sous son édredon et la tend vers la projection d’air du petit radiateur. C’est chaud. Pourtant, à sa peau, ça paraît à peine tiède. Peut-être même est-ce froid. Elle ne sait pas. Elle n’arrive plus à savoir si l’air pulsé provient de l’appareil ou si, au contraire, il s’agit de celui des combles qui, à cet endroit précis, réagirait en tourbillon pour endiguer et annihiler la chaleur...