Non moins spontanément, et immédiatement après, m’est venue la question suivante : Ce qui devient est-ce ce qui va être ? (là, un blanc, j’ai un développement à insérer) Et plus loin :

... Des différents états du devenir selon le temps :

- il va devenir, deviendra ;

- il est devenu : il est ;

- il devient : n’est pas devenu, n’est pas.

Ce qui devient n’est donc pas ce qui est. Pourtant, demander : qu’est-ce que tu deviens ? veut dire : qu’est-ce que tu es ? (j’insiste sur le veut dire)... Ainsi dit-on devenir pour dire être et tout à la fois ne pas le dire (ou pour ne pas vouloir (le) dire... c’est à considérer)... Ainsi, il apparaît aussi que le “ devenir ”, situé entre l’être et le va être (ou, si tu veux, le sera – encore que ça soit à approfondir, car je ne suis pas sûr que le “ va être ” et le “ sera ” s’identifient et se confondent)  que le “ devenir ”, donc, entre présent et futur, échappe au temps... Voilà, j’en suis là. Qu’est-ce que tu en penses ? »

Séverin secoue ses deux feuillets, comme pour s’éventer, et fixe Gaétan dont il attend, avec une distance feinte, le jugement.

« Ça se discute », fait finalement Gaétan avec un détachement tout aussi feint...