Au même instant, Alix rédigeait son journal. Il y parlait aussi de Martine, à laquelle il décidait de renoncer, il ne ressentait plus la moindre attirance pour elle. C’est du moins ce qu’il écrivait, ou plutôt pensait écrire, car c’est tout l’inverse qui se produisait et ce qui dans son esprit était une rupture, sur le papier était en réalité une déclaration. Et c’est d’une plume particulièrement fébrile et audacieuse qu’il la rédigeait ; une plume qui effectivement en était une puisque c’est d’un stylographe qu’Alix se sert ; une plume qui alors qu’il écrivait : et si je parvenais ce jour-là à faire en sorte que ton corps se colle à moi, je pense que s’est brusquement asséchée. Plume sèche que dans un accès de rage il a violemment agitée, secouée, avec pour seul résultat d’en faire gicler une goutte d’encre noire qui, une fois tombée sur le papier, a pris la forme d’une figure familière... Il a noté l’étrangeté du fait avec un rien d’amusement, puis a continué, sans se rendre compte qu’à « pense », sous lequel elle s’était inscrite, s’était substitué « crois »...