Au même moment (encore qu’il faille considérer un léger recul dans le temps afin que s’opère effectivement la simultanéité des phénomènes qui elle seule importe), Maxime lisait au calme de son séjour, tandis qu’à l’étage Gwladys grommelait assise dans le lit, enfin remise de la violente crise d’hallucinations qui venait d’agiter toute la maison, et, dans leur chambre respective, Pascal et Nathalie dormaient. Maxime lisait, ou du moins en donnait l’apparence, car en réalité il pensait à Martine pour qui un vieux désir s’était rallumé depuis qu’il était passé la voir à son cabinet ; il brûlait d’envie d’aller la voir, d’aller la rejoindre à l’instant et de la sur prendre et de la prendre sur sa couche, alors même que Pierre-Damien à ses côtés en écraserait. Oui, y aller, sur-le-champ, et la posséder dans l’égarement de son réveil et l’ébouriffement de son sommeil, opération de cran et de haute volée à laquelle il a pourtant préféré une lettre. Oui, une lettre, qu’il a rédigée sur-le-champ, « mon amour, etc. », et sur l’enveloppe de laquelle – puisqu’il pensait aller la glisser directement dans sa boîte plutôt que de la confier au facteur dont il doutait, à juste titre, de la conscience professionnelle – il a tout simplement écrit son prénom, Martine, en lettres capitales légèrement penchées telles qu’il les traçait habituellement, à l’exception du « T », qui lui était droit, et dont la barre verticale avait débordé de l’horizontale pour composer le dessin d’une figure familière devant laquelle il est resté médusé : il aurait juré de ne pas en être l’auteur...