C’était il y a quatre ans, et Rosalie est apparue, a surgi avec son silence et sa discrétion, sa réserve et sa naïveté, avec sa taille fine et ses membres frêles, sa voix un peu cassée et ses yeux mobiles, languides et limpides. Aussitôt Grégoire s’est mis en tête de l’épouser. C’'est ce qu’il a fait après une cour rude et un peu gauche, tout en lui interdisant l’accès au domicile conjugal jusqu’au jour-dit, jour où effectivement elle mettait les pieds dans l’appartement pour la première fois afin d’y passer la première nuit avec son nouvel époux, nuit pleine de tâtonnements et de sauvagerie qui a été sa seule et unique nuit, car de ce jour il ne l’a plus touchée, ne lui a plus parlé et ne l’a plus vue, de la même manière que, depuis ce jour, Didier et sa sœur l’ont haïe, appliquant à la lettre la loi de la maison qui érige la femme en objet d’exécration et de répulsion...