Son prénom évoque tout à la fois le romarin et l’Armorique, c’est-à-dire rien qui n’ait de rapport direct avec sa profession de pompier, et, en l’occurrence, sa fonction de collecteur d’étrennes, qu’il assume bon gré mal gré, car à tout prendre il préfère le combat du feu au porte-à-porte en compagnie d’une sacoche pleine de calendriers.
« C’est vingt balles, mais vous donnez ce que vous voulez... »
L’obole est très variable suivant que l’on se situe à un endroit ou à un autre du quartier, suivant que l’on habite le boulevard G. où il y a eu cinq incendies cette année et la rue V. où l’on n’a pas entendu de sirène depuis plus de quarante ans.
Aussi, est-ce d’un pas plus lourd et avec une mine plus grise qu’il aborde la rue V. où il sait par expérience qu’il ne devra compter que sur la seule générosité (charité ?) des habitants qui n’ont que faire de mois coloriés vantant les mérites d’une corporation dont l’efficacité des services ne les concerne en aucune manière...