Et toi, Prisca, qui a accouru, qui a laissé tomber la soupe pour aller à la rescousse, au secours du rejeton empêtré, enlisé, emberlificoté, embourbé dans sa propre stupidité ! A le cajoler, le câliner, le caresser, l'embrasser, le plaindre et le réconforter (et qu'est-ce que c'est que cette lueur qui te passe dans l'oeil à ce moment-là ?). A l'aller aider à se relever, se redresser, à retrouver le chemin de ses pieds, au lieu de le laisser se débrouiller (enlever la brouille), se dépatouiller (ôter la patouille) lui-même, tout seul : quand donc vas-tu cesser de l'entourer, le couver, le dorloter, le tenir attaché, lié, enchaîné, pieds et poings liés à tes basques ?... et comme vous avez pu, vous vous êtes relevés, redressés, et toi à lui remettre les cheveux, la chemise, tout en feignant de ne pas voir ce qu'il avait sous la ceinture, à l'ignorer, semblant, mine de rien, je ne vois pas, je n'ai rien vu, de quoi parles-tu ? t'as vu quelque chose, toi ? et lui à ne rien faire, rien dire, rien regarder, à ne rien faire d'autre que de se laisser faire, et pourquoi se gênerait-il, bon dieu ?...