« Encore vous ?
– Encore moi. »
Il se tient précisément sur le seuil, juste sur la ligne que trace le battant de la porte lorsqu’elle est fermée, à croire qu’il avait le nez appuyé dessus la seconde auparavant, et c’est ce que pense Roseline lorsqu’elle remarque le léger et brusque mouvement de la tête en avant au moment où elle l’ouvre.
D’autorité, il pénètre dans l’appartement. Elle tente bien de l’en empêcher – une brève résistance de son bras qui maintient encore le battant –, mais très vite y renonce, comprend que cela ne servirait à rien et peut-être même compliquerait ses rapports avec cet officier de police qui pour la troisième fois vient sonner à sa porte et qui certainement reviendra sonner encore.
« Juste un petit détail qui me tracasse. J’en ai pour une seconde. »
Elle pense instantanément à Peter Falk, dont il n’a pourtant ni l’allure, ni le physique, ni le charme.
« Ce serait préférable. Je dois m’en aller, conduire la petite à l’école. »
Il remonte déjà le couloir tandis que Roseline referme la porte. Apparaît justement la petite, à l’extrémité du couloir, qui s’arrête net à la vue du géant qui s’approche d’elle.
« Oh, la petite ! »
Elle a un mouvement de recul lorsqu’il s’accroupit et lui tend la main...