Lorsqu’Odilon cambriole, il ne regarde et inspecte que les meubles, les tapis, les murs, les cadres, les tableaux, les coffrets, les bibelots, les cassettes ; et les habits ; mais jamais les corps ; et les habits lorsqu’ils sont dans leur position éteinte, morte, immobile et ramassée, jamais lorsqu’ils sont en forme de corps. Et ainsi il ne la remarque pas, ne la voit pas, ou ne la regarde pas, et poursuit calmement sa fouille complète et méthodique de l’appartement sans qu’à un seul moment le moindre fait, le moindre mouvement ou bruit ne soit venu le perturber ; le déranger, le contrarier ; et ce n’est que lorsqu’il pose et étale son maigre butin sur la nappe de la salle à manger afin de pouvoir l’évaluer dans son ensemble que retentit la sonnerie de l’entrée...
Lorsqu’Odilon cambriole, il est comme chez lui. C’est dire, en d’autres termes, qu’il est chez lui. Et c’est donc en parfait maître des lieux qu’il va ouvrir au deuxième coup de sonnette impatient...