Le cachet porte la date du 16 janvier 1951 à Lyon. Instinctivement, Justine la retourne : il n’y aucune mention de l’expéditeur.

« Il n’y a aucune mention de l’expéditeur.

– C’est incroyable : cette lettre a été postée il y a quarante ans !

– Tu arrives à lire le nom, toi ? »

Contrairement au reste du texte, parfaitement lisible, le patronyme est un gribouillis qui le rend indéchiffrable.

« Non. Paterne, c’est tout.

– Qu’est-ce que l’on fait ? »

Elles se regardent et se partagent un même sourire de malice. Justine parle du respect du passé, mais aussi de la légitimité du présent et de la mémoire ; Odette invoque l’oubli, la disparition, mais aussi le souci de la restitution...