Alors, Ninon a haussé les épaules et a descendu au premier pour s’en aller narrer la chose à Viviane, le manège des quatre jeunes filles chez les voisins d’en face et l’attitude de leur sœur aînée tout aussi bien. Mais Viviane, étendue sur le lit à plat-ventre (les poings calés sous le menton et les jambes pliées qui faisaient se cogner les pieds l’un contre l’autre, comme il sied à toute adolescente qui apprend la lecture), dévorait avec passion et délectation une « harlequinerie » compassée fraîchement acquise. Si elle a entendu la porte s’ouvrir, elle n’a pas perçu un traître mot de ce que lui a dit sa sœur cadette.
Alors, Ninon a de nouveau haussé les épaules, et en désespoir de cause, est retournée se frotter le nez contre la vitre de la fenêtre de sa chambre en se jurant de ne jamais rien révéler de ce qui dès lors est devenu son « grand secret »...