« Tu ne crois pas que tu devrais fermer ta porte, non ? »
Elle lève vaguement les yeux, tandis que Nina file dans sa chambre. Elle verrouille à double tour, plus le verrou. Et ôte sa chemise, et nue se jette sur le lit. Mais cette fois en travers, la tête basculée dans le vide et les jambes le plus possible écartées, pliées, levées, tandis que le téléphone sonne et que retentissent contre le bois de la porte de petits coups appuyés.
« Téléphone, ma chérie. Pour toi. »
Et Nina fixe le mur, puis le plafond. Ne pense plus à rien d’autre qu’à la chaleur qui soudainement et très vite monte et la pétrifie...
Lorsqu’elle redresse la tête, elle voit sa mère, tout contre le lit, fichée droite dans l’angle que forment ses jambes, et dont par conséquent elle serait la bissectrice ; sa mère fixe avec une expression de pitié les doigts de sa fille qui instinctivement se sont plaqués entre les cuisses.
Dans ses mains, elle tient le combiné téléphonique : le corps dans la gauche, l’écouteur dans la droite. Elle porte l’écouteur à son oreille, puis le décolle avant de fixer indolemment sa fille :
« Ah, je crois bien que l’on a raccroché... »