Estelle, de la même façon, était assise près de la table, avec ce même souci d’écart qui me permettait de la voir entièrement – à l’exception des pieds, que le plateau dissimulait. Elle m’apparaissait de profil gauche, avec un léger déplacement de ses jambes sur sa droite, et le visage était tourné vers moi. Elle me regardait. Son bras gauche était replié de manière à couvrir sa poitrine, la main posée sur son autre épaule ; le droit reposait sur ses jambes jointes (haussées du fait de ses pieds vraisemblablement calés sur le barreau de la chaise avec une différence de niveau qui me laissait entrevoir la partie supérieure de sa cuisse droite), le poignet recouvrait le haut du genou et la main molle pendait à demi. L’impression qu’elle dégageait, favorisée par l’expression de son visage aux lèvres closes et neutres, était la douceur et la tranquillité...