Dans la voiture, et si l’on excepte le moteur qui tourne au ralenti, il n’y a pas le moindre signe de vie, et Matthias aussi avance légèrement la tête, fixe à travers les vitres de la voiture qui les précède les quatre nuques étrangement et parfaitement immobiles.

« Bon dieu de bois, en voilà des zèbres ! »

Matthias ne dit toujours rien, réfléchit et se demande dans quelle mesure il ne s’agirait pas là d’une entourloupe, d’une manœuvre de diversion – dont il ne saisit pas vraiment le sens ni la nature – concoctée spécialement pour lui par son complice.

« Mais à quoi ils jouent ?... Qu’est-ce qu’ils attendent pour foutre le camp ?

– Et toi, qu’est-ce que t’attends ? qu’est-ce que t’en as à foutre d’eux ? »

Mais il n’en continue pas moins de les fixer, de s’inquiéter de leur comportement, de voir là un traquenard qu’il ne sait encore comment déjouer, ni vraiment circonscrire...